Technique, transmission / Tecnica, transmision

Je comprends la technique comme la conscience de comment on fait ce qu’on fait… Chacun.e vit la technique différemment mais ici je partage ce que c’est pour moi mais ça change tout le temps et des fois je me dis que j’en sais rien!

  • Quel voix ?: Il y a des chansons qu’on chante à l’aise et d’autres où l’on sent que c’est tendu et pas agréable et surtout après on n’a plus de voix… On peut avoir une voix qui monte facilement, une voix qui monte ET descends facilement, une voix qui a du mal à monter et se sens à l’aise avec des mélodies qui ne se promènent pas partout. Je pense que c’est cool de commencer par le plus facile pour pas se mettre la pression et comprendre mieux comment ça marche quand ça marche. Donc si ça vous dit vous pouvez explorer avec un clavier ou une guitare ou n’importe quel instrument quelle est la tessiture (les notes que vous chantez sans difficulté) qui vous convient le mieux. Sur ce blog je parle de voix 1, 2 ou 3… La voix 1 est la plus aiguë et la voix 3 est la plus grave (et des fois je mélange mes pinceaux et je mets la mélodie en voix 1 don attention! la mélodie n’est pas systematiquement la voix aiguë!).
  • La respiration!!! Là pour le coup il y a plein de trucs à dire qui ne sont pas faciles à expliquer par écrit. Juste une chose peut être: OBSERVEZ VOUS respirer! Si vous montez les épaules c’est possible que vous soyez en train de remplir la partie haute des poumons et donc plus d’essoufflement, plus de tensions autour de vos cordes vocales et moins de plaisir. Osez lâcher votre bidon et remplissez vos poumons à fond… et puis expirez tranquille et lentement en prenant trois fois plus de temps qu’à l’inspiration!
  • Les résonateurs: Allez près de la cour de récré d’une école élémentaire. Vous allez entendre plein de petites humaines utiliser une large extension vocale. Ça monte aussi aigü (voir plus) que la plus grande soprano coloratura et avec autant de volume. Ça va chercher dans les sons graves,  dans des “couleurs” nasillards,  pour imiter des bruits de voiture, de cris des animaux, pour ronchonner. Ça chouchotte et chantonne doucement et fortement aussi! Et puis on grandit et tout cela semble n’est plus avoir sa place… Et puis on découvre que chanter c’est la classe et que des fois on n’arrive pas à le faire de façon libre et expressive, qu’on n’a pas assez de couleurs dans notre palette, qu’on se fatigue… comment font les enfant pour utiliser autant de variations? pour faire résonner leur CORPS d’autant de façons différentes sans se “casser” la voix? 🙂

COMMENT FAIRE DE NOS ESPACES DE TRANSMISSION DES LIEUX D’APPRENTISSAGE, D’ÉCOUTE, DE RÉFLEXION COLLECTIVE, DES LIEUX OÙ L’ON PEUT S’ÉPANOUIR SANS ÉCRASER NI SE SENTIR ÉCRASÉ.E ?

QUELQUES RÉFLEXIONS AVEC DES COPAINES QUI TRANSMETTENT DES CHANTS

La personne qui transmet n’est pas forcement la « meilleure musicienne » du groupe, et elle se trouve face à toustes parce qu’elle a une bonne mémoire, une voix claire, une compréhension de la structure de la chanson et pas forcement envie de se mettre devant tout le monde à expliquer les choses ! On est partagé.es entre le fait de prendre trop de place et la sensation qu’on nous laisse la charge de la transmission.

Des fois on n’a pas envie de transmettre car on est mis en question constamment et on n’a pas forcement les mots pour expliquer le pourquoi du comment et cela déstabilise… ce n’est pas agréable comme position !

C’est drôle car souvent on veut se libérer du joug de la musique « savante occidentale » mais dès qu’il y a quelqu’un.e avec des connaissances de solfège on a une tendance à avoir plus de « respect », à moins questionner .

Prix libre ? Avec un point d’interrogation parce qu’on se pose la question quand on n’est pas musicien.ne.s… les personnes sont contentes après une séance menée par quelqu’un.e et qui marche bien, quand les choses sont claires, et puis des fois c’est ingrat de voir que les personnes ne sont pas conscientes que cela prendre pas mal de temps de préparation (même plus long que la durée d’une séance). À chacun.e de choisir ce qui lui convient le mieux !

QUELQUES IDÉES POUR LA PERSONNE QUI TRANSMET – Inspiré des rencontres chorales à NDDL il y a des lustres!

  • S’assurer que tout le monde a les paroles avec traduction si besoin (il y a des gens qui suggèrent ne pas donner les paroles avant que la chanson soit apprise)

  • Faire un mini topo sur la chanson d’où elle vient le contexte etc. Si la chanson est en langue étrangère, toujours commencer par une écoute du texte lu, si possible par une personne loccutrice.

  • Dans quelle tonalité on va chanter le morceau ? Note de départ

  • À quelle vitesse on chante le morceau ? Rythmer les chants à 4 temps en faisant un carré avec les pieds pet être très utile ou faire des signes visibles de balancements ou avec les bras le temps de l’apprentissage (ou en contexte de manif d’ailleurs). 

  • Décider comment on veut montrer le départ de la chanson (en comptant 1 2 3 ou avec une respiration ou un geste de la main?)

  • Chouette d’avoir un petit instrument pour nous soutenir (petit clavier, sifflet ou xylophone)

  • Une idée : Commencer par un petit focus sur les parties qu’on considère difficiles (pas forcement toujours par le début)… ça peut être une question de texte, de rythme, une mélodie compliquée, un truc qu’on trouve vocalement dur à faire…

  • C’est cool d’essayer de répondre aux questions en musique car des fois on est tenté d’expliquer en mots des trucs musicaux et peut être qu’une réponse en musique peux être plus rapide et claire. Utiliser le langage corporel pour guider l’apprentissage. Par exemple, se pointer du doigt pour dire qu’on fait seul.e, puis montrer les autres, faire un signe pour indiquer qu’on répète le motif. 

  • Ne pas hésiter à faire les trucs qui sont difficiles à chanter TRÈS LENTEMENT, de faire que la mélodie avec lou lou lou, de faire le texte en rythme sans les notes, d’accélérer (une fois que ça marche lentement)…

  • Quand on débute en chant, ou meme à certains moments, on peut avoir du mal à comprendre le “trajet” de la mélodie (est ce que on va dans du plus aigu du plus grave ?) notamment quand les intervalles (distance) entre les notes sont petits. Ne pas hésiter à imager avec la main le trajet voire même à le dessiner sur une grande feuille de papier.

  • Pour certaines personnes retenir/lire des paroles, quelque soit la langue, est compliqué. Dans ce cas là ne pas hésiter à se servir de mimes. D ailleurs, ça peut apporter beaucoup à tout le monde pour mettre plus d intention dans le texte (que la chanson ne soit pas juste mélodieuse mais vivante, incarnée)

  • Pour travailler/aiguiser l’écoute mutuelle, inviter tout le monde à se déplacer (voire meme parfois à fermer les yeux)

  • Attention aux personnes qui apprennent vite et celles qui vont plus lentement…. pas de formule autre que être TRÈS à l’écoute avec oreilles, yeux et cœur pour pouvoir s’adapter.

  • Ne pas rester trop longtemps sur un morceau (pour les personnes qui écrivent ce texte une heure c’est trop en générale)… Structurer l’apprentissage dans plusieurs séances.

  • Et puis bien sur : IMPROVISER !

ET POUR LES PERSONNES QUI APPRENNENT…

  • Quand on apprend une mélodie le silence est essentiel !

  • Ne pas chanter au même temps que la personne qui transmet.

  • Se tromper est indispensable pour pouvoir comprendre ce qu’on fait et comment le changer… donc pas besoin de s’excuser. Oser se tromper !

  • Laisser la personne qui transmet finir son « propos » et poser des questions/demandes/besoins, après.

  • Essayer toutes les voix proposées et dans la mesure du possible (selon l’équilibre dans les différentes voix) rester dans le pupitre où l’on se sent le plus confortable vocalement… (ça s’applique aux groupes mixtes et non mixtes… les hommes ne sont pas obligés de faire toujours la voix grave !)

  • En chœur on a une tendance à chanter trop fort et cela n’est pas très sain ni vocalement ni pour comprendre ce qui se passe dans le groupe. On m’a dit un jour : si tu t’entends toi même plus que ta voisine c’est que tu chantes trop fort !

  • Essayez d’écouter le groupe dès que possible (une fois qu’on se sent un peu à l’aise avec notre voix). Ça nous fait avancer plus vite collectivement. Essayez de suivre le tempo proposé par la personne qui anime ou le tempo qui s’établit naturellement dans le groupe (mieux que de battre un tempo pour soi même)

  • Une des personnes qui écrivent ce texte aime bien noter « sur le texte ou la partition, les endroits où je me goure systématiquement seulement car ça me donne un repéré visuel, mais pas trop gribouiller car on peut se trouver dans une mer des notes qui n’ont plus de sens ! »

gros bisous